Universités d'été à Saint-Nectaire : Extraits de Cours

 



Anges et Angélologie.

 

Extrait de la session de juillet 2017, animée par Monseigneur Germain, Recteur de l'Institut

et Archevêque de l'Eglise catholique orthodoxe de France,

et dont le thème général était : « L'humanité n'est pas seule dans l'histoire ».

 

 

I - Introduction


Le sujet que je souhaite aborder - l’angélologie  - n'est pas, à proprement parler, un sujet religieux. L’angélologie n'est pas spécifique au christianisme. C’est un sujet universel. Les juifs et les musulmans ont la même angéologie que nous et malgré quelques divergences, ils en ont la même lecture et surtout la même expérience.
Le monde visible, celui dans lequel nous vivons - je vous vois, vous me voyez - le monde cosmique, est presque vide ! Alors que le monde invisible est presque plein ! Seulement il n'est pas vu ainsi. Nous parlons d'énergies, d'influences, d'entités, d'égrégores, de forces… et tout le monde est satisfait ! Parler des anges, du démon fait paraître naïf. Mais les anges sont de retour. Ange est un terme générique qui veut dire messager.
Pourquoi est-il important d'entrer autant que faire se peut dans la société angélique ? Pour essayer de les approcher ! Les anges, dans la vision actuelle du monde, n'ont pas vraiment de place, non qu'ils n'existent pas, mais on a pris l'habitude de tout voir de façon a-personnelle.. Retenez ce mot ! La disparition contemporaine de la personne est d'ailleurs telle que, par exemple, le père Teillhard de Chardin parlait dans ses œuvres de « milieu divin ». S'il avait parlé de Dieu on ne l'aurait pas écouté.
Cette dé-personnification est une des grandes faiblesses de la civilisation actuelle. Et de ce fait la moitié au moins de l'existence nous échappe ! Avec l'ange apparaît toute la question de la personnalité, de l’hypostase de tout ce qui existe. Car chaque élément du monde visible a son ange, les idées, les pensées également. Nous apparaissons dans l'univers, nous sommes des individus. Et nous allons progressivement vers la découverte de notre nom, c'est-à-dire de notre personne. Toute la nature, à divers degrés - animal, végétal, minéral, etc...  - monte aussi vers la personne.

 

II – les anges dans les textes scripturaires et patristiques


La première apparition du terme ange dans la Bible se trouve dans la Genèse (en dehors de ce qui se cache au début de la Genèse dans l’expression : « Dieu créa le ciel et la terre ». Car derrière le ciel apparaît le monde angélique et la terre signifie notre cosmos et nous-mêmes. La première apparition du terme ange se trouve lorsque Abraham chasse la servante Agar et son fils Ismaël (ancêtres de l'Islam) au désert. Dans le Deutéronome, dans la version dite des Septantes, il est dit une chose curieuse : « Le nombre des peuples de la Terre est produit selon le nombre des anges ». Il y a les anges des peuples, il y a les anges cosmiques qui dirigent les pluies, les saisons, procurant nourriture et joie à notre monde. Derrière les divinités de l'antiquité se trouvaient des anges.
Les Pères de l'église primitive expriment tous l'universalisme des anges.
Saint Clément d'Alexandrie (IIIème siècle) dit dans Les Stromates au chapitre 6, verset 17 : « La Divine énergie nous procure les biens visibles et universels par les anges ! »
L'évêque Jean, père spirituel de notre église, disait : «  La loi est donnée par Dieu et les lois sont données par les anges ».
Origène pousse l'idée un peu plus loin en disant la chose suivante : « La philosophie secrète de l’Égypte, l'astrologie des Chaldéens et la science des dieux des Hindous viennent des anges. » Il ajoute que les « idées » sont portées par les anges et même qu’elles sont des anges.
L'apôtre Paul dans l'épître aux Galates (ch 4, 1-6) dit de façon énigmatique : « Tant que l'héritier est enfant il est soumis à des tuteurs, à des curateurs ». Ces tuteurs sont les anges, l'héritier, c'est l'homme. Les anges nous soutiennent. Pour l'instant nous avons besoin des lois parce que nous ne sommes pas à la hauteur de notre destinée, ni de nos origines d'ailleurs.
Paul ajoute cependant : « Lorsqu'est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils ».et ceci apporte une distinction fondamentale entre la religion universelle, les religions cosmiques et angéliques et le christianisme. Par l'irruption du Fils de Dieu, l'Incarnation du Verbe, nous avons la possibilité de n’être plus soutenus par l'organisation angélique mais d'entrer en relation directe avec Dieu.
Un livre de la tradition hébraïque, le livre du Jubilé, dit la chose suivante : « le Seigneur dit à l'ange de la promesse, écrit pour Moïse : depuis le commencement de la création jusqu'à l'édification de mon sanctuaire parmi eux pour l'éternité ».
Saint Étienne, le premier des martyrs, dit à ceux qui le martyrisent : « Vous avez reçu la Loi par l'intermédiaire des anges et vous ne l'avez pas gardée ».
Saint Denys l’Aréopagite, confirme :  « Comme l'enseigne la théologie, les lois de la nature nous ont été transmises par les anges ».
Remarquons : on parle de temps en temps de découverte d'une loi scientifique. Et souvent, cette loi se révèle dans des lieux très différents à des gens qui ne se connaissent pas car l'humanité est prête à ce qu'un ange lui dévoile une partie de la conception intime des lois et qu’elle puisse avoir une connaissance du monde intérieur et du monde extérieur. Il ne s’agit pas ici uniquement des lois dites religieuses mais de toutes les lois..

Enfin, les Pères de l'église pensent que, dans les temps anciens, après le péché, le monde perd le contact direct avec Dieu, mais qu’il garde le contact avec les anges. Avec une partie de la science, il tombe alors dans l'idolâtrie, dans le culte des anges, dans le culte des éléments de l'univers, le culte des lois et de leur énergie.
Eusèbe dit dans La démonstration évangélique : « La mystérieuse économie des anges, gouverneurs et pasteurs, dirige les regards des hommes vers l'univers visible afin que les hommes découvrent les lois sublimes de la nature. Mais par cette beauté et grandeur de la nature, ils veulent qu'ils contemplent par les analogies le Créateur ».
On pourrait appeler ceci : le dogme de la science chrétienne - voir Dieu à travers les choses créées !

 

III - Les anges en eux-mêmes


Combien y a-t’ il d’anges ? Des milliards !
Saint Irénée dit dans La démonstration de la prédication apostolique : « Ce monde dans lequel nous vivons est entouré de sept cieux ! »
Le monde est entouré de sept cieux, de sept couches dans lesquelles habitent les Puissances qui représentent le nombre innombrable des anges et des archanges. Il leur greffe sept formes de ministères, c'est-à-dire sept formes de fonctions pour ces anges qui représentent aussi la présence intérieure de l'Esprit de Dieu dans le monde.
Et il complète les sept couches par deux autres. Ce qui amène le nombre des cercles angéliques à neuf. Si les anges dirigent les nombres, eux-mêmes sont soumis à la loi du nombre. Ils forment neuf cercles  répartis en trois hiérarchies.
On peut les désigner par le nombre 99, ou 999 et ainsi de suite. Dans une parabole, le Christ, parle de 99 brebis (les anges) qu’Il laisse pour aller chercher la brebis égarée, l’humanité, le monde cosmique….

 

On découvre trois niveaux dans les hiérarchies angéliques et on peut les mettre en parallèle avec les trois niveaux de l’être humain, le corps, l’âme et l’esprit..

 

La première hiérarchie situe les anges qui s'occupent du corps, de l'homme extérieur.
La deuxième découvre ceux qui s'occupent de l'homme intérieur et la troisième, qui complète les deux autres, entre en quête de la présence divine.
Ces  hiérarchies s’interpénètrent les unes les autres. Les contempler et les situer est ainsi fort difficile. Essayons pourtant.

Prenons d’abord « les anges », la première hiérarchie (anges, archanges, principautés).
Les anges sont les plus proches du monde extérieur. Saint Denys dit : « Ils complètent et terminent toutes les dispositions entre lesquelles se répartissent les esprits célestes ».

Puis viennent les archanges : « Empreinte du principe suressentiel autant qu'ils peuvent, ils unifient les anges. »
L'empreinte du principe suressentiel, c'est-à-dire l’empreinte de la présence divine.
Troisième palier : les principautés : « Ils possèdent l'hégémonie des formes divines ».

Chez l’homme on peut nommer trois corps : le corps physique, le corps astral et le corps mental, comme fait expérimental.
La première hiérarchie, les anges, a en charge le premier corps, le corps physique le plus extérieur : il est informé, surtout, par les anges.
Le deuxième, le corps astral, est informé par les archanges et le troisième, le corps mental, par les principautés.

 

La deuxième hiérarchie est médiane ! 
Premier palier de cette deuxième hiérarchie : les puissances.
Selon Denys : les puissances sont : « réceptacles harmonieux des dons divins ».
Puis viennent les vertus : « virilités courageuses et inébranlables.
Ensuite viennent les dominations : «  élévations spirituelles sans relâche ».
Les dominations nous entraînent dans l'élévation sans relâche.
Vous pouvez installer cette hiérarchie conformément aux caractéristiques de l'âme
humaine :
- l'âme psychique,
- l'âme  mentale
- l'âme spirituelle,
Mais l'âme demeure une !

 

Passons à la hiérarchie supérieure : les trônes, les chérubins et les séraphins.
Les trônes : « stabilités sublimes et lumineuses «  - toujours selon saint Denys.
Saint Paul expose les trois fruits de l'esprit : la paix, la joie, l'amour, montrant que l’esprit de l'homme est spontanément pacifique, joyeux et capable d'aimer. Eencore faut-il conquérir cet esprit, le nôtre.
Cette paix réside chez les trônes ! On les appelle ainsi les stabilités sublimes et lumineuses.
Les chérubins : « masse de connaissance, d'effusion et de sagesse » portent la joie.
Les séraphins : « brûlent et s'échauffent de l'amour pour Dieu » : ils aiment.
Celui qui contemple cette hiérarchie : trônes, séraphins et chérubins, peut comprendre peut-être, ce qui se passe dans son esprit. Je ne parle pas de l'esprit de Dieu, mais de l'esprit créé. Dieu habite l'homme au  premier degré dans son esprit. Qu'est-ce qui informe cet esprit ? cette hiérarchie céleste.
Je termine sur le propos de saint Denys.
Denys dit : « Tous les anges, les neufs hiérarchies, dans un mouvement perpétuel autour du secret divin, dans une constante révolution ne connaissant ni repos ni déclin dans l'élévation de l'ardeur bouillonnante contemplent dans ta lumière, ta puissance primordiale et la plénitude de ta splendeur de Toi, de ton Fils et de ton Esprit » !

 

Il y a trois représentations concrètes et iconographiques des anges :
- des yeux partout car ils sont clairvoyants,
- des roues : comme les roues des chérubins du prophète Ézéchiel (toutes nos mécaniques sont le reflet de ces roues),
- des ailes parce qu'ils sont subtils.
Une précision :
La première hiérarchie est tournée vers le monde visible, vers notre monde, le cosmos. Elle est tournée vers la manifestation.
Il y a chez tout être humain au moins un ange qui le tient et le maintient.
La hiérarchie intermédiaire, elle, est formée d'esprits et de puissances dirigées vers l'intérieur.
Et la troisième hiérarchie est tournée vers Dieu. Ceci fait apparaître une triade : intérieure, extérieure et divine ; si vous préférez : le cosmos, l'être intérieur et l'être divin.
La Trinité divine se reflète dans une multitude de triades.

 

IV - L'ange dans la vie quotidienne


Essayons d'appliquer les neuf plans angéliques à notre être et à notre conscience d'être.
Il faut approcher les anges par ce qu'on appelle dans la tradition de l'église, leur ministère, leur fonction. C'est difficile. La caractéristique de l'ange est d'être serviteur. Ils sont serviteurs de Dieu mais aussi serviteurs des hommes.
Dieu a deux attitudes : Il se recule pour que nous nous avancions et en même temps Il se donne. Mais Il n'oblige pas. Les anges font de même. Le Christ dit : « Celui qui m'aime, mon Père et Moi, nous viendrons, nous fonderons notre demeure en lui ». Eh bien si Dieu demeure en nous, les anges aussi.
L'homme est construit de deux manières : il est construit en temple pour la présence de Dieu et en même temps, il est construit à l'image de Dieu. Ceci fait l'ambivalence de l'être humain. Elle est difficile à porter : être à la fois image et temple !
Dans la première hiérarchie : l’ange réalise la pensée divine chez nous, il est serviteur de Dieu dans les circonstances extérieures.
Le plan immédiat de l’ange est l'action, ou plutôt la réalisation. Il est en tout être actif, en tout individu, qui accomplit le plan divin. Il est là pour permettre d'accomplir la pensée divine. Ceci vaut pour les hommes, pour les animaux, pour les plantes, pour les minéraux.
L’ange est dans tous les phénomènes extérieurs qui parlent de Dieu, aussi bien dans notre être que dans la science au travers des signes et des symboles… Notre cosmos, notre vie concrète sont des livres écrits par des mots tels que lois, ordonnances… Ce sont des messages conscients ou inconscients pour nous et qui viennent de Dieu.
Tout homme devrait comme première prise de conscience spirituelle prendre en considération ces messages.
L'archange  est semblable à l'ange mais se place sur un plan plus universel et il représente un ensemble, plutôt qu'un individu. Chaque peuple, chaque nation a son archange.
Les archanges sont des portes dans l'ascension dans le monde de la connaissance Ils permettent de comprendre les principes du monde, le sens de la vie, ou la conception du monde.
Avec l'archange arrive la synthèse, les idées globales qui ne sont plus des détails, qui ne sont plus des aspects ou des formes ni des faits concrets comme avec les anges. Les archanges président à l'harmonie de ces détails et de ces formes, avec leur source et leur sens.
La fonction archangélique doit être comprise comme tournée vers l'extérieur et non vers l'intérieur, comme une harmonie du regard et des actes de l'homme tournés vers le monde.
Les archanges proposent à l'homme dans sa vie physique, dans sa vie psychique et dans sa vie spirituelle de se tourner vers le cosmos et d'y lire les intentions et la pensée divines pour pouvoir vivre.
Les principautés : saint Denys dit qu’elles possèdent l'hégémonie des formes divines.
Elles ne découvrent pas les principes du monde, mais en sont les porteurs.

 

Il existe des esprits supérieurs - Platon, Galilée, Einstein, Pythagore, Pascal…  qui ne contemplent pas seulement les aspects concrets des phénomènes extérieurs et leur existence, ils ne contemplent pas non plus les idées générales, les synthèses, mais ils contemplent les archétypes du monde extérieur.
Platon contemplait le beau, le bien et le vrai. C'est sublime, Non ? !
Pythagore contemple les formes géométriques du monde. On trouve les formes géométriques du monde au quatrième jour de la création. Le soleil, la lune, les étoiles sont l'inscription des formes géométriques dans la création. C'est-à-dire que les idées et les formes divines du monde sont des bases sur lesquelles le monde est posé.
Pascal distinguait l'esprit de géométrie et l'esprit de finesse !
Les principautés, que ces génies de l'humanité essaient de contacter, ne possèdent pas seulement les supports des synthèses que sont les archanges mais portent ces synthèses et apportent à l'humanité la possibilité de contempler les prototypes de l'univers extérieur.
Les anges, les archanges et les principautés inscrivent la capacité de l'homme à comprendre quel est son archétype et quels sont les archétypes du monde avant de rechercher les connaissances intérieures. Ainsi les anges et les archanges sont actifs vers l'extérieur au sens concret et les principautés aussi mais au sens contemplatif. Contemplatif de quoi ? Des forces et des formes du monde à travers le monde extérieur qui conditionnent la vie quotidienne des hommes et les destinées du monde entier.
Autrement dit à travers ces trois anges (hiérarchies angéliques : anges-archanges-principautés) on peut lire les messages divins au travers de la nature cosmique et de la nature humaine.
Passons aux puissances ou pouvoirs : réceptacles harmonieux des dons divins.
Il ne s'agit plus ici comme avec les anges de messagers des paroles divines au travers de la nature, il ne s'agit plus de phénomènes, ni d'harmonie des peuples, ni des principes du monde extérieur, il s'agit de la réception des dons divins, de leur réception harmonieuse en nous-mêmes.
C'est le plan des charismes : les dons divins, les charismes sont des forces, des puissances qui nous sont transmises et qui forment le plan de la puissance intérieure d'un être. Tel est aussi le plan du miracle.
Ces dons sont multiples, très diversement répartis chez les êtres humains et dans l'univers. Ils se développent en nous même si nous ne les utilisons pas très bien. Ils sont présents et nous nous en servons plus ou moins harmonieusement.
Accédons aux vertus. Saint Denys les appelle « virilités courageuses et inébranlables ».
Ces anges font accéder à un plan plus élevé que les précédents : plan qui est un plan dynamique et de puissance. Ceci est au-delà du don précédent qui concerne l'âme modelée par  les multiples dons divins. Cet ange fixe l'âme plus haut que le don et la prépare  à la conscience que le Christ est Dieu.
Les dominations ou seigneuries : « élévations spirituelles sans relâche ».
Après la réception des dons divins, après l'acquisition du courage viril vers l'unité, vient ou devrait venir l'élévation sans relâche, le dépassement des deux autres étapes pour mettre les dons et la fonction au service de l'Esprit.
Les étapes précédentes : celles qui donnent des sentiments de valeur à l'âme et qui l'illuminent de l'unité du monde, sont tellement enivrantes qu'on peut s'y arrêter et que l'on ne veut plus bouger. Or l'homme n'est pas fait pour s'y installer.
Remarquons : lorsque le Christ dit : « Bienheureux… Bienheureux… Bienheureux » (Mt 5), Il semble promouvoir la béatitude exclusive. Il parle du bonheur quotidien qui marque une mentalité de serviteur. Ceci est un début car pour aller vers le Dieu vivant il faut dépasser le goût de la béatitude.
Abordons la troisième hiérarchie : la hiérarchie supérieure. On y trouve trois nouveaux cercles de connaissance. On dépasse l'élévation spirituelle, on dépasse le perfectionnement et l'intériorisation constante. Cette troisième hiérarchie angélique n'apporte rien à l'homme extérieur ni à l'homme intérieur. Elle arrête les qualités et les vertus de l'âme pour permettre à Dieu de venir. Elle nous met en route pour accepter la venue de Dieu.
Cette troisième hiérarchie commence par les trônes. Par elle, on entre dans la société et l'état de trône, le trône de la présence divine, c'est-à-dire : « stabilité puissante et lumineuse » comme le nomme la tradition.
Cette hiérarchie propose à l'homme de se faire le trône de la présence de Dieu afin de dépasser les conditionnements extérieurs et intérieurs. Dieu s'assied sur ce trône. Et la Divine Trinité, Elle-même, vient dans notre esprit comme une force entraînante.  Ceci s’appelle le Royaume.
Puis viennent les chérubins : par eux arrive une autre forme de connaissance : « la masse des connaissances ». Cette étape chérubique devait être acquise par l’homme à l'origine, au paradis, après avoir passé et expérimenté les autres étapes. L'homme était installé comme chef et couronne de la création, il était au-dessus même des chérubins et des séraphins parce qu'il lui était proposé de collaborer à la création.
Les chérubins sont l'étape que l'homme devait expérimenter pour, à l'origine, acquérir sa propre stature.
Les séraphins (neuvième cercle angélique) amènent au dépassement de la connaissance, au-delà, à l’amour brûlant pour la Sainte et Divine Triade.
Monseigneur Jean m'a dit un jour : « Sais-tu pourquoi je suis chrétien ? Parce que je suis dépassé. » Il avait une connaissance directe des choses, il n'était pas dépassé comme on l'entend, il était emmené au-delà de ce qu'il savait même de plus sublime.
L'amour brûlant séraphique mène au-delà de la connaissance chérubique. Et là, l'homme accomplit son destin : d’entrer dans l'intimité divine et de recevoir Dieu dans le temple de son être, c’est-à-dire de recevoir la vie et devenir source de vie.

En résumé de cette échelle angélique : l’homme commence par le monde des messagers, celui des lois et des éléments du monde dont l'ange porte la logique et dont il est la personnalité.
Lorsque les messages sont inscrits en nous à divers degrés ils commencent à donner leurs fruits. Alors s’ouvre le passage de l'amour plus ou moins mêlé vers l'amour séraphique !

 

V - Vous connaissez la fête de Pâques. La Pâque est le passage !


Elle est le passage de la mort à la vie. Nous pouvons l’assimiler au passage de l'amour empêché à l'amour réchauffant. La Pâques allume en nous un feu qui commence à nous animer et qui nous transforme.
Après l'intériorisation et la qualification de l'âme, les anges veulent nous amener, au-delà de la connaissance réchauffante du feu chérubique, jusqu’à l'amour brûlant pour Dieu. Tel est leur travail.
Dans l’évangile de saint Matthieu, au chapitre 5, le Christ donne le but ultime : « Aimer vos ennemis ». On n’y arrivera seulement par étape ; la dernière étant l'étape séraphique : «… Tu aimeras Dieu de toute ton âme, de tout ton cœur, de tout ton être et de tout ton esprit ». Le Christ dit : « Je suis venu jeter le feu sur la terre et combien il me tarde qu'il soit accompli ». Voyez : on dépasse la question de ce feu pour entrer plus loin dans l'intimité divine !
Telle est la manière divine qui propose à l'homme de conquérir sa propre humanité pour ensuite entrer dans son intimité.

 

 

ange